dimanche 19 octobre 2008

Les croisades, Sévilla, Historiquement correct


Les croisades
Contexte des croisades.
Le Moyen-Age se caractérise par un seul élément qui l’illumine : sa religiosité ( et non son obscurantisme comme on tend à nous le faire croire.) « L’époque médiévale croyait en Dieu, ce ne sont pas seulement les archives qui en témoignent, ce sont les humbles oratoires ou les massives cathédrales, ce sont les milliers de villages qui portent le nom d’un saint patron . Et ce sont les croisades » ( P34)
Cet élément de départ, la religiosité qui imprègne toute l’époque médiévale et les personnes, est essentielle pour comprendre le mouvement des croisades. « Au Moyen-Age, le temporel et le spirituel sont liés…l’idée moderne de laïcité est inconcevable. » (P35) Et encore : « Faire son salut sur terre pour échapper à la damnation représente un enjeu plus décisif que la vie elle-même. »(P36) Enfin, dernière notion importante pour recadrer le contexte des croisades : L’Eglise, qui transmet la parole divine, est la gardienne du dogme…Les autres religions sont erronées, nul doute à ce sujet….La liberté de conscience est une notion qui n’est pas seulement inconnue : elle est inintelligible. Puisque la vérité ne se divise pas, la liberté religieuse est au même degré incompréhensible. Et toute l’Europe occidentale partage cette certitude. » (P36)
« Ce n’est donc pas la soif de biens matériels qui a poussé les premiers croisés : c’est la dévotion. » ( P41)
L’expansion militaire de l’Islam.
L’objectif premier des croisades est religieux, donc. « Il s’agit de mettre ses pas dans les pas du Christ….Aller en Terre Sainte valant rémission des péchés, Bethléem, Nazareth et Jérusalem deviennent des buts de pèlerinage . » ( CF au-dessus, l’importance, à l’époque, de « réussir » sa vie spirituelle.) Ainsi, « ne plus avoir la faculté d’aller se recueillir sur le tombeau du Christ n’est pas supportable. »( P38)
Les Arabes prennent Jérusalem en 638 . Les pélerinages européens peuvent continuer, à condition de payer un tribut. Sur place, pour les chrétiens de Palestine, interdiction absolue de construire de nouvelles églises, ce qui , à terme les condamne.
Au début du XIe siècle, nouveaux envahisseurs : les turcs. « En 1078, les Seldjoukides s’emparent de Jérusalem. A partir de cette date, les pélerinages deviennent extrêmement périlleux. » (P37-38)
Au VIIe siècle, les musulmans ont occupé la Palestine et la Syrie ; au VIIIe siècle, ils ont anéanti la chrétienté d’Afrique du Nord puis envahi l’Espagne et le Portugal ; au IXe siècle, ils ont conquis la Sicile. Constantinople fait toujours face au péril turc.( schisme en 1054 )….
Reconquête de l’Espagne contre les Maures en 1085. Des chevaliers français prêtent main forte aux espagnols à l’appel du Pape Urbain II.
Les premières croisades .
Ce dernier se lance dans une tournée de prédication en France et appelle les personnes à se rendre au secours des chrétiens persécutés. Important : « A ceux qui affronteront l’aventure, le Pape promet une indulgence plénière et la sécurité de leurs biens, placés sous la protection de l’Eglise. »( P39)
En 1096, c’est la première croisade, composée plutôt par des gens du peuple que par des chevaliers. Cette première troupe, peu armée, se fait massacrer par les turcs le 10 août 1096.
Les survivants seront rejoint par les armées de la deuxième croisade. ( 4 armées : Flamands, Lorrains et Allemands avec Godefroi de Bouillon…les Provençaux avec Raimond de Saint-Gilles ; Normands et français avec Robert Courteheuse ; les normands de Sicile avec Bohémond de Tarente.) En tout : 30000 hommes, réunis à Contantinople en mai 1097.
Siège et prise de Jérusalem en juillet 1099 par les croisés. « La tuerie est avérée. » ( P41).
Mais il faut comprendre qu’à l’inverse, les Turcs ne faisaient pas de quartier non plus « dans la dentelle » si je puis me permettre l’expression. « Le 10 août 1096, 12000 pauvres gens de la croisade populaire ont été achevés par les Turcs. » (P41)
Les huit croisades : le bon grain et l’ivraie
Après la prise de Jérusalem, un royaume latin est institué avec comme chef Godefroi de Bouillon. (remplacé à sa mort par son frère Baudouin). Ainsi « Après l’élan mystique, une autre logique s’enclenche : elle est politique, elle est militaire. Voilà pourquoi le terme générique de croisades est trompeur.
Dès la prise de Jérusalem, chevaliers ou pauvres, les pélerins retournent massivement en Europe…Les Francs qui restent sur place sont isolés. » (P43) D’où la création d’ordres de moines-soldats qui protègent les Lieux saints et les pélerinages d’Europe : les Hospitaliers et les Templiers.
Reprise par les musulmans d’Edesse en 1144. Deuxième croisade prêchée par Saint Bernard de Clervaux en 1147 ( échec) ;
Troisième croisade après la prise de Jérusalem par le sultan Saladin. Croisade menée par trois rois et empereur : l’empereur Frédéric Barberousse, le roi de France Philippe Auguste, et le roi d’Angleterre, Richard cœur de lion. Echec quant à la reprise de Jérusalem, mais « l’expédition obtient toutefois la reprise des pélerinages. » ( P44)
Quatrième croisade, en 1202, à la demande du Pape Innocent III.Les volontaires de la croisade n’ayant pas réussi à rassembler la somme nécessaire pour leurs frais, « se paient en pillant la ville de Zara » ( Croatie) et surtout par le Sac de Constantinople ( Avril 1204).(P44)
Quatre dernières croisades : la cinquième, prêchée à nouveau par Innocent III, aboutit à la conquête de Damiette. La sixième, menée par l’empereur FrédéricII, aboutit à la restitution de Bethléem, Nazareth et Jérusalem. ( reprise en 1244 par les musulmans ). La septième croisade ( 1248-1254) vise de nouveau l’Egypte. Saint Louis est fait prisonnier et doit sa libération à une rançon : la ville de Damiette. Enfin, huitième croisade, menée en Tunisie, avec la mort de Saint Louis.
« En 1291, la perte de Saint Jean d’Acre signe la fin des établissements chrétiens au Levant » (P45)
Une intolérance partagée .
« .. les croisades forment, on l’a dit, une réplique à l’essor de l’islam. » (P46) Une formidable confrontation » entre l’Orient et l’Occident.(P45)
« Il est exact que des influences mutuelles se sont produites…Mais les trêves ne seront jamais durables. »
Intéressante mise au point sur Saladin P46-47, mis en scène dans un film américain l’année dernière sur les croisades ( le titre m’échappe, si il y en a un d’entre vous qui voit à quel film je fais allusion, merci de transmettre : c’était un film con comme un balai ) et présenté comme le summum de la tolérance.
Mise au point aussi sur le terme de djihad : « d’aucun voudraient réduire ce mot à son sens arabe ( effort suprême, tension vers un but ) en gommant son sens commun de « guerre sainte »
Enfin, dernière mise au point à propos d’une mode orientaliste qui « sévit également à propos de Constantinople ».Les Bysantins se sentiraient plus proches des musulmans que des occidentaux, en particulier, à cause du Sac de Constantinople .En fait, depuis la prise de la Syrie par les arabes en 636, Bysance n’a fait que résister aux musulmans. En 1453, Prise de Constantinople par les Turcs et la basilique Sainte Sophie devient une mosquée. « Vers 1090, écrit René Grousset, l’islam turc ayant presque entièrement chassé les Bysantins de l’Asie s’apprêtait à passer en Europe. Dix ans plus tard, non seulement la moitié de l’Asie Mineure sera rendue à l’hellenisme, mais la Syrie et la Palestine seront devenues colonies franques. La catastrophe de 1453, qui était à la veille de survenir dès 1090, sera reculée de trois siècle et demi. »
Les croisades seraient, selon les termes du romancier Amin Maalouf considérées par les arabes comme « un viol » et Sevilla de répliquer : « Un viol, les croisades ?…il sera toujours possible de répliquer que ce sont les musulmans qui, en envahissant des terres chrétiennes, ont violé les premiers. » (P49)
Sévilla, Historiquement correct, résumé du chapitre : « les cathares et l’inquisition médiévale »
« Le gnostique ( exemple : le cathare ) prétend vivre dans la vérité ; le chrétien l’accueille en lui du mieux qu’il peut. » ( American Black Box, P 325 )

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